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 une bombe démographique, la population mondiale a atteint les 8 milliards d'individus le 15 novembre 2022

nous sommes de plus en plus nombreux à acheter tout et n'importe quoi

« À ma naissance, la population mondiale comptait un milliard et demi d’habitants. Quand je suis entré dans la vie active, vers 1930, ce nombre atteignait déjà deux milliards. Il est de six milliards aujourd’hui, et il atteindra neuf milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Cette croissance a exercé d’énormes ravages sur le monde. Ce fut la plus grande catastrophe dont j’ai eu la malchance d’être témoin. » Claude Lévi-Strauss

Il faut dix-huit mois à la Terre
pour régénérer les ressources naturelles utilisées en une seule année.
source ONU
la biocapacité correspond à la  surface de la terre nécessaire pour régénérer ses ressources et absorber les déchets, (exemple absorption des gaz à effet de serre). La surface de la terre étant par définition inextensible.
le jour du dépassement écologique pour notre planète ne cesse de reculer dans l'année

 

1960, l'Humanité consomme seulement la moitié de la capacité régénératrice de la Terre (biocapacité).

1987, la biocapacité de la Terre est dépassée.

Depuis, la consommation mondiale en ressources ne cesse de s'amoindrir.

Année 2000, le  jour du dépassement est le 1er octobre.

ANNEE 2017

2 août 2017 l'humanité vient de consommer l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

ANNEE 2018

1 août 2018 l'humanité vient de consommer l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

ANNEE 2019

29 juillet 2019 l' humanité vient de consommer l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

ANNEE 2020

 l' humanité vient de consommer l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

ANNEE 2021

Rapport du GIEC.

“Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre“. La hausse des températures moyennes depuis le milieu du XIXème siècle atteint 1,1°C. Ses effets sont déjà graves et seront de plus en plus violents, même si les émissions de CO2 sont freinées. Les êtres vivants les moins à blâmer pour ces émissions sont ceux qui en souffriront le plus. Le GIEC alerte sur le danger des effets en cascade. Certaines régions (Est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par des catastrophes météorologiques simultanées. Canicule, sécheresse, cyclone, incendies, inondation, maladies transportées par les moustiques… Trois ou quatre de ces phénomènes pourraient toucher en même temps ces régions.
Le GIEC note également qu’il faut aussi prendre en compte les effets amplificateurs d’autres activités humaines néfastes pour la planète.

La destruction des habitats, la surexploitation des ressources, la pollution, la propagation des maladies…

Il insiste sur le fait que “chaque fraction d’un degré compte“.

Un autre point de rupture pourrait voir l’Amazonie, un des poumons de la planète, transformée en savane. Le GIEC estime désormais que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner “progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, parfois irréversibles“. Or l’Organisation météorologique mondiale estime qu’il y a 40% de probabilité que ce seuil soit dépassé dès 2025.
“Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement“, plaide le rapport. “Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation“. Le temps passe...

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Quelles ressources sont menacées par la pression humaine ?

  1. L’eau

  2. 1980 – 2022  fin du cryolithe, terbium, hafnium,

  3. 2021 – fin de l’argent métal

  4. 2022 – fin de l’antimoine

  5. 2023 –  fin du palladium

  6. 2025 – fin de l’or

  7. 2025 – fin du zinc

  8. 2028 – fin de l’indium

  9. 2030 – fin du plomb

  10. 2028 – fin de l’étain

  11. 2039 – fin du cuivre

  12. 2048 – fin du nickel

  13. 2050 – fin du pétrole

  14. 2062 – fin du graphite

  15. 2064 – fin du platine

  16. 2072 – fin du gaz naturel

  17. 2072 – fin du fer

  18. 2120 – fin du cobalt

  19. 2137 – fin du titane

  20. 2139 – fin de l’aluminium

  21. 2170 – fin du charbon

 

L’EAU

Le changement climatique a des répercussions délétères sur la ressource essentielle de l’humanité, l’eau au 21°siècle. Près d’un milliard de personnes est déjà impacté par les problèmes sanitaires liés à la potabilité ou la rareté. En 2030 la population mondiale devrait affleurer les neuf milliards d’individus. Concrètement les effets négatifs constatés et subis sont liés à la distribution mondiale de la pluviométrie, à l’intensité et la fréquence des catastrophes météorologiques, (inondations, sécheresses, contaminations microbiologiques, pesticides, prolifération des algues. Egalement, l’assèchement des masses d’eau de surface et souterraines. L’eau devient de plus en plus rare et en 2015, un tiers de la population mondiale est affectée. Les conflits d’origine environnementale vont se développer. Les populations vivant dans la précarité vont rechercher des zones terrestres où les conditions socio-économiques sont pour le moment plus favorables. On perçoit dès à présent les premières tensions internationales dues à ce type de catastrophes.

Les disparitions des ressources minières et naturelles vont se succéder tout au long du siècle.  Gaz naturel, fer, cobalt, charbon et aluminium sont toutes des ressources non renouvelables et finiront par manquer à leur tour.

Mais l’argent va disparaître encore plus tôt.

Selon Mansoor Barati, spécialiste à l’université de Toronto des métaux rares et de leur recyclage, on pourrait épuiser les stocks connus aux alentours de 2029 au rythme de production actuel : 23.000 tonnes en 2013, selon le Silver Institute, contre une demande de 30.000 tonnes. Le service géologique des États-Unis estime quant à lui que l’épuisement pourrait intervenir dès 2021, d’autres que les stocks d’argent dans le monde disparaîtront entre 2023 et 2028 ou encore en 2037.

Les métaux rares sont aussi désignés comme métaux stratégiques ou métaux de haute technologie. Ils comprennent, de façon non exhaustive, le lithium, le niobium, le tantale, le béryllium, le zirconium, le hafnium, le germanium, le gallium, les terres rares (au nombre de 15) ainsi que l’yttrium et le scandium.

En général, il s’agit principalement de métaux non ferreux, utilisés en petite quantité avec d’autres métaux et substances chimiques dans la fabrication de plusieurs produits industriels.

Les terres rares sont surexploitées, avec de forts impacts environnementaux et une raréfaction de ces précieux métaux.

Avec l’exploitation, l’habitat de certains animaux et micro-organismes pourrait être partiellement détruit. Le ramassage des terres rares en milieu marin pourrait entrainer la disparition de nombreux animaux et micro-organismes, en raison de l’action combinée de l’abrasion, de la décompression et en raison de l’augmentation de température dans les systèmes d’aspiration. Cette exploitation pourrait provoquer une augmentation de la concentration de composés toxiques dans l’eau.

Le caractère stratégique de ces métaux rares est particulièrement lié aux faits suivants.

•    La balance commerciale de plusieurs pays dépend de la disponibilité de ces métaux (Simandl, 2010).

•    L’industrie de haute technologie ne peut fonctionner sans un approvisionnement fiable à long terme de ces métaux et à des prix compétitifs (Simandl, 2010).

•    Les métaux de substitution sont en général plus chers ou moins performants (Simandl, 2010).

•    Le risque de rupture d’approvisionnement et la mise en place de quotas à l’importation par certains pays font pression sur le marché.

•    Il y a peu d’exploitations minières et de centres d’extraction et d’affinage dans le monde pour répondre à la demande, ce qui rend ces métaux « rares ».

Les États-Unis aussi bien que d’autres pays industrialisés considèrent que plusieurs de ces métaux sont importants pour la sécurité nationale et pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (Eggert, 2008).

Les métaux rares sont également en demande pour répondre à de nouvelles applications et ils entrent dans la fabrication d’une grande variété de biens de consommation. Ces conditions entraînent un intérêt croissant pour la découverte de nouvelles ressources et par conséquent pour l’exploration minière.

 

Biens de consommation utilisant les métaux rares

•    Téléphones cellulaires, baladeurs, processeurs, pièces informatiques

•    Écrans de téléviseurs et d’ordinateurs

•    Véhicules hybrides et véhicules électriques

•    Superconducteurs

•    Aimants permanents (moteurs électriques)

•    Alliages et superalliages (aéronautique)

•    Instruments chirurgicaux et implants

•    Optique filtres pour rayons X, lasers

•    Raffinage du pétrole, additifs et catalyseurs

•    Verres et céramiques

•    Batteries rechargeables et accumulateurs

•    Éoliennes

•    Cellules photovoltaïques

•    Ampoules lumineuses ultra-efficaces

•    Systèmes de radar et équipements militaires

•    Convertisseurs catalytiques

•    Industrie chimique et industrie nucléaire

•    Produits de polissage

CROISSANCE

POPULATION MONDIALE

Vous avez dans les mains une mine de métaux rares et précieux dont l'épuisement est acté.

Une source supplémentaire d'angoisse pour les nomophobes.

Un problème géopolitique de plus en plus important vient se greffer.

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perfs

La recherche de la performance aboutit à l'impasse tant sur le plan personnel que sociétal.

On constate en réalité une fuite en avant technologique qui loin d'éclairer l'initiative personnelle développe la dépendance à l'objet. Corrélativement s'installe le vide de la volonté culturelle. Le paradoxe de notre temps, d'une part la robotique facilitant à court terme notre vie matérielle, d'autre part le sentiment d'une situation paraissant  n'offrir aucune issue favorable. La perte de la faculté d'agir par sa propre réflexion.

 

Nous avons juste le temps d'acheter une voiture connectée pour avoir le plaisir d'être guidé là où nous serons autorisés, ou encore d'espérer les nombreuses richesses commerciales, le développement de la grande fraternité que les J.O. vont apporter à la ville enclavée Saint-Denis–Pleyel juste avant le désastre social, écologique, économique, un de plus. Mais...

Nous avons juste le temps, car :

C'est une bombe à retardement, on le sait. Pendant longtemps on s'est réfugiés derrière le climat. Pour moi la nature régresse partout, on en a besoin, c'est notre garde-manger, notre pharmacie. Elle nous fournit tout ce dont on a besoin, elle disparaît, et on n'arrive pas à convaincre les politiques. La perte de la biodiversité est encore caricaturée à quelques espèces par-ci par-là.

 Jean-Christophe Vié

A l’échelle de la Terre, on compte d’ores et déjà cinq grandes extinctions, essentiellement en raison d'aléas climatiques, parfois dus à l'activité volcanique ou un impact de météorite.

1.     La première est survenue entre l’Ordovicien et le Silurien. Une grande glaciation créé alors des désordres climatiques et écologiques importants et les différents organismes peinent à s’adapter : 85 % des espèces marines connues disparaissent. Une autre hypothèse suggère qu’un rayonnement gamma aurait pu atteindre la Terre ;

2.     variations du niveau de la mer, à la suite de glaciations, aient conduit à un phénomène d’anoxie des océans (une réduction de la concentration de dioxygène), menant à une disparition estimée à 75 % des espèces animales ;

3.     La plus grosse extinction connue est la troisième : au Permien-Trias, plus de 90 % des espèces terrestres comme marines disparaissent. Les océans sont acides, pauvres en oxygène et riches en gaz carboniques et sulfures. Pendant 20 millions d’années, la Terre est toxique, et seuls de petits reptiles extrêmement résistants survivent : ils donneront les dinosaures ;

4.     la dislocation de la Pangée (un super-continent regroupant l’ensemble des terres émergées) provoque des éruptions volcaniques massives, pendant au moins 600 000 ans. Les niveaux de dioxyde de carbone et de méthane conduisent à un important réchauffement planétaire ;

5.     Il y a 66 millions d’années, un événement majeur met un terme au règne des dinosaures. L’hypothèse la plus aboutie reste celle d’un impact de météorite d'une dizaine de km de diamètre, dont la puissance d'explosion équivaut à plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima ;

 

6.    la sixième, elle pourrait bien avoir été amorcée il y a maintenant 13 000 ans, quand l'être humain a commencé à coloniser la planète bleue. Dès la période préhistorique et protohistorique, l'influence de l'être humain provoque en effet la disparition de nombreuses espèces, que ce soit par la surchasse, la transformation de l'environnement (notamment avec les pratiques de culture sur brûlis détruisant les écosystèmes) ou même la capacité de l'Homme à déplacer des espèces végétales ou animales, amenant ainsi à la disparition d'espèces locales. Depuis, la situation ne s'est pas améliorée, et l'influence de l'être humain toujours plus prégnante sur son environnement a conduit inlassablement à l'éradication pure et simple de certaines espèces, à l'image bien connue du fameux "Dodo".

Les débats subsistent néanmoins sur la pertinence de qualifier les événements actuels de "sixième extinction", mais le choix de cette dénomination traduit surtout l'inquiétude face à l'extrême rapidité des disparitions d'espèce : pour les scientifiques responsables de l'étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, plus de 50 % des animaux ont disparu depuis quarante ans. Un résultat sans commune mesure avec les extinctions précédentes : le taux d'extinction actuel serait ainsi entre 100 à 1 000 fois supérieur au taux moyen naturel constaté dans l'histoire de la biodiversité.

Hubert Reeves nous parle également de la 6e extinction, elle menace directement et en premier lieu l'espèce humaine. L’homme  en est la cause, par l'extension de son industrie. Personne ne sait aujourd'hui quand et comment se terminera la sixième.
A l’heure actuelle, on peut envisager un scénario tragique : il semble assez vraisemblable que l'élimination de l'espèce humaine, ou son affaiblissement au point qu'elle perdrait la puissance de détérioration de son environnement, stopperait les dégâts.  Partout où les sociétés humaines se sont installées, les grands animaux ont été massacrés et les écosystèmes ont également été pollués. Les habitats des autres espèces sont progressivement détruits. Les activités humaines ont amorcé une extinction de masse qui va sceller définitivement le sort de l'humanité ?

La crise ne peut s’arrêter que par la volonté active des êtres humains, et non pas par leur passivité. Quitte ou double, il ne reste que peu de temps. Donnons tort aux collapsologues en leur prouvant que chacun peut faire le deuil d'un mode de vie basé sur le consumérisme, ce  [ Malaise dans la civilisation ], pour se repenser comme une entité mortelle, capable d'échanger avec son milieu.

Donnons également  tort aux transhumanistes en prouvant que l'homme pour pouvoir rester dans sa condition d'être humain, ne peut s'engager dans une aporie sociale.G.O

croissance

La croissance verte dévore les terres rares

"Vous connaissez sans doute le grand récit béat de la transition-écologique-qui-est-en-marche : à grands renforts d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de bagnoles électriques, le monde serait en train de basculer vers une économie «décarbonée» et nous pourrions jouir éternellement d'une électricité aussi abondante que propre. Ce grand récit est bien sûr totalement bidon. La croissance verte et toute son infrastructure high-tech accélère au contraire la prédation industrielle sur la nature. Illustration avec les terres rares.

 

Le développement que l’on présente comme durable est rempli de paradoxe. Illusion verte de la voiture électrique,[En Europe, le prix moyen d'un véhicule électrique a augmenté de plus de 40% depuis 2011 sur la plupart des modèles du  marché (Zoé, Nissan, etc...). Depuis le 1er janvier 2020 le bonus écologique se "raréfie".

L'arrivée des batteries Lithium-ion a permis d'améliorer leur efficacité et leurs performances mais en fonction d'une réalité "particulière", vitesse régulée, parcours plat et droit, temps sec et hors conditions hivernales, gadgets internes de la voiture en position réduite au minimum... ]

je négligeais la perte d’énergie à la source dans la centrale qui produit l’électricité pour la recharge des batteries. Le rendement du moteur est inférieur à celui que j’avançais. Un autre thème de grande actualité :

 les «terres rares».

Elles ont entièrement envahi l’espace de notre vie quotidienne, sans que l’on se rende compte de leur importance vitale pour l’innovation électronique, notamment pour la e-voiture, et elles sont devenues la clé de voûte du consumérisme et du «progrès» que l’on présente comme vert.

Y sont mêlés : thorium, uranium, radium. La substance métallique est, en effet, piégée. Vous avez sans doute entendu ce terme de «terres rares» : ce sont des métaux, la plupart de la classe des lanthanides, longtemps négligés dans la classification périodique des éléments dite de Mendeleiev. Ils représentent 0,08 % de l’écorce terrestre, ce qui n’est pas si faible mais ils se trouvent dispersés dans les autres minéraux en très faible quantité, d’où un manque d’intérêt pour la métallurgie classique. Le cérium est plus abondant que le cuivre, et le thulium, moins présent que le précédent, reste plus abondant que l’argent ; mais la dissémination est telle que les gisements exploitables sont très rares. La première grande mine fut celle de Mountain Valley aux États-Unis, obligée de fermer en 2002 en raison de la pollution qu’elle provoquait. À l’époque la demande n’était pas forte, mais l’innovation high-tech commençait à exploiter ce filon et la Chine s’était lancée dans cette exploitation. Mountain Valley fut rouverte en 2012 et vient d’être achetée, en 2017, par un groupe chinois. La Chine s’est, en effet, imposée comme première productrice de ces terres rares (85 %) dans la région de Baotou, en Mongolie Intérieure (région maudite de l’extractivisme, évoquée pour le charbon). Le traitement pour obtenir le métal pur est extrêmement polluant, en raison de l’extraction par solvants, acide nitrique et soude entre autres, sachant que des minerais radioactifs dans un autre minerai, en tant qu’oxyde, d’où la difficulté de l’extraction. Les gisements de terres rares peuvent occuper une surface gigantesque, mais ils sont très peu nombreux.

L’électronique minée

Mount Weld en Australie (entreprise Lynas), montre combien ces Australiens sont astucieux, comme tous nos promoteurs du développement durable : ils ont résolu le problème de la pollution en transportant pour raffinage toute la production brute de Mount Weld à Kuantan en Malaisie. Là, une police efficace sait réprimer les nombreuses manifestations contre le désastre humain et écologique en cours.

 Lynas peut ainsi déverser en toute impunité 500.000 litres d’eau polluée, par heure dans la rivière en contrebas.

Le rendement supérieur des moteurs électriques par rapport au moteur thermique. Ce rendement est possible grâce aux aimants superpuissants gonflés à la terre rare néodyme - il y en a 10 kg environ sous le capot - que l’on retrouve dans les éoliennes, néodyme-fer-bore associé au dysprosium. Pour les grandes éoliennes de 3 à 5 MW (mégawatts) on compte 800 kg de néodyme et 200 kg de dysprosium. Les chiffres sont encore très variables, mais l’objectif de 15.000 grosses éoliennes par an au niveau mondial est vraisemblable. On mesure la taille de la demande à venir, d’autant plus que le cuivre sera quasiment épuisé dans 20 ans.

Pour autant, la e-voiture et l’éolienne ne sont que deux gros exemples, avec le photovoltaïque concurrent de l’éolienne, qui consomme plutôt des minerais rares, tels le tellure. En fait, c’est toute l’électronique de notre vie quotidienne qui est concernée. Les gisements sont donc hautement stratégiques, or la Chine consomme de plus en plus sa production et peut bloquer l’exportation pour des raisons politiques, comme elle le fit pour le Japon en 2010. Les régions oubliées, les plus préservées deviennent dès lors de nouveaux lieux de prédation. Le site de Kvanefjeld au Groenland, par exemple, est très convoité. Cette région autonome Inuit à l’intérieur du Danemark en tirera de grands bénéfices, mais sur le modèle de l’or du diable, le pétrole.

Fuite en avant ou décroissance.

La conclusion est banale : nous allons de l’avant comme d’habitude. L’énergie verte ne produit pas de CO2, même si elle en consomme en amont pour son appareillage. Mais, telle qu’elle est pensée comme croissance verte, elle produit en revanche les mêmes risques que les énergies fossiles. L’augmentation démesurée des tailles des éoliennes (164 mètres pour la plus grande hélice actuelle)[1] et la recherche d’une production calquée sur celle de l’énergie fossile, provoque une autre forme de destruction de notre milieu. Ce n’est pas l’éolienne qui est en cause, mais la volonté de l’insérer dans un très grand système technique totalement opaque pour le citoyen, et une économie fondée sur la prédation du sol et du sous-sol, la consommation et le profit.

[Intérêt possible de ce combat pour réduire l’empreinte carbone, certes dans le principe, mais, les éoliennes sont plus polluantes que ses promoteurs ne l’avouent. Leur construction est non seulement  consommatrice de terres rares dont l’extraction est dévastatrice de la nature et des hommes  qui s’y consacrent mais  leur durée de vie est courte et leur démantèlement à échéance de 20 ou 25 ans produira des déchets difficiles à traiter, sans parler des atteintes à nos paysages et  des infrasons nocifs pour la santé des hommes comme celle des animaux.

D'ors et déjà  l’Allemagne en 2019 commencerait à en démanteler…]

On en revient toujours au même point : la transition à la technologie verte ne peut avoir de sens que par une transition des mentalités et des modes de consommation. Je ne voudrais donc pas conclure sur une note seulement négative, mais les tartuffes du développement durable nous laissent croire que le soleil et le vent vont nous procurer autant d’énergie que celle arrachée aux entrailles de la terre.

La substance qui contient la puissance de la thermo-industrie, née il y a moins de deux siècles, a mis plus de 300 millions d’années à se former, elle a fait tourner la tête des occidentaux. L’éolienne utilise, quant à elle, l’antique énergie du moulin à vent, mais ce dernier n’avait pas besoin d’immenses réseaux pour rendre l’énergie capturée. Penser les technologies à base de soleil et de vent comme des low tech qui engagent la responsabilité des collectivités pour un usage sur place, sur le mode d’une consommation alimentaire de voisinage, changerait profondément l’impact de ces alternatives au fossile. Elles nous mèneraient bien sûr à un autre usage, une consommation assagie, une nouvelle manière de vivre, et aussi un respect pour la nature et ses aléas qui deviendrait ainsi compagne de l’aventure humaine. La machine n’est pas mauvaise en soi, elle prolonge l’outil que notre espèce a toujours utilisé, mais il faut que ces machines soient repensées hors du cadre des grands systèmes techniques. Cette voie du devenir devrait figurer en première place parmi les objectifs de la décroissance". Extraits des Chroniques d’Alain GRAS

Une étude ADEME révèle :

une voiture électrique[2] nécessite pour sa fabrication des métaux rares qui représentent un coût écologique très lourd en rejet carbone. Ces métaux rares sont extraits en utilisant des procédés chimiques extrêmement toxiques.

Il faut trois à quatre fois plus d'énergie pour son élaboration que pour un véhicule conventionnel.

En réalité d'où provient l’énergie électrique ? En France la voiture électrique roule à l'énergie nucléaire, en Allemagne la voiture électrique  roule à l'énergie produite par des centrales au charbon et aux Etats_Unis la voiture électrique roule  au pétrole.

Avec cette énergie dite "verte" le marché mondial va exploser, toujours plus de véhicules et plus de pollution globale. D'une dépendance au pétrole nous allons vers une dépendance des terres rares. Le paysage géopolitique sera bouleversé de Charybde en Scylla.

Le numérique est de plus en plus vorace en énergie

Le développement du numérique génère une augmentation forte de son empreinte énergétique. Cette empreinte inclut l’énergie de fabrication et d’utilisation des équipements (serveurs, réseaux, terminaux). Elle est en progression rapide, de 9 % par an.

La consommation d’énergie directe occasionnée par un euro investi dans le numérique a augmenté de 36 % depuis 2010.

L’intensité énergétique de l’industrie numérique augmente de 4 % par an :

une hausse à contre-courant de l’évolution de l’intensité énergétique du PIB mondial, laquelle décroît actuellement de 1,8 % chaque année.

L’explosion des usages vidéo (Skype, Zoom, visionnage "streaming", etc.) et la multiplication des périphériques numériques fréquemment renouvelés sont les principaux facteurs de cette inflation énergétique. L’avenir du numérique ne fait que commencer mais sans l'avenir de  l'homme.

[1]les éoliennes sont plus polluantes que ses promoteurs ne l’avouent. la politique française d’encouragement à l’installation d’éoliennes coûte une fortune. Leur construction est consommatrice de terres rares dont l’extraction est dévastatrice pour la nature. Il est mensonger de prétendre que cette énergie est gratuite quand elle est subventionnée. Mensonger de prétendre qu’elle est écologique quand on injecte des centaines de mètres cubes de béton dans le sol pour chaque mât et que plusieurs kilos de terres rares, dont l’exploitation est écologiquement désastreuse, se trouvent dans leur nacelle. Mensonger de prétendre qu’elle peuvent être une alternative au nucléaire quand les spécialistes estiment qu’au plus trente pour cent de l’électricité peut être produite parles aérogénérateurs sur un réseau.

Les effets sur la santé de ces nouveaux moulins paraissent inquiétants. Les plaintes des riverains se multiplient contre les effets néfastes de ces engins qui produisent des infrasons néfastes pour la santé des hommes et des animaux. Les pales de ces "monstres" tuent les oiseaux en série et font disparaître les chauves-souris qui  jouent un rôle essentiel dans la protection de nos écosystèmes. Leur implantation en mer nuit à la faune marine et aux  marins pêcheurs. Elle fait fuir les touristes et porte atteinte à l’emploi qui n’est pas compensé.

Leur durée de vie est courte et leur démantèlement à échéance de 20 ou 25 ans risque de produire des déchets difficiles et coûteux à traiter. Leur production intermittente d’énergie, dégressive avec l’usure du temps, oblige à maintenir en activité des centrales consommatrices d’énergie fossile. Le comble, selon les études  en 2019, elles produiraient même un effet local de réchauffement…

[2]La voiture électrique, c’est génial  sur le papier. Si le moteur du VE est imbattable par rapport au moteur thermique (aucun gaz sur le lieu du déplacement, silencieux,  couple constant, une simplicité incomparable, facile à entretenir,  rendement à la roue d’un ensemble moteur-boîte-électrique de 60 à 75 %, contre 15 à 20% pour le thermique) par contre il a un énorme point faible, son réservoir d’énergie.

Un kilogramme de batterie  délivre 85 fois moins d’énergie qu'un kilogramme de carburant. L’autonomie réelle et "l’autonomie publicitaire" sont bien différentes.  L’usage fréquent de la recharge dite rapide (mais malgré tout bien plus longue que le remplissage d’un réservoir) dégrade aussi la capacité de la batterie dans le temps. A volume égal  le VE est environ 50 % plus lourd que l'équivalent thermique. Enfin,  le vieillissement conduit à  la réduction de performance de l’ensemble moteur-électrique-batterie de façon bien plus importante que dans le cas du moteur thermique dont les qualités restent pratiquement constantes.

 J.Wellnitz professeur de génie mécanique a déclaré que "la mutation sans compromission possible vers les véhicules électriques est aussi stupide que d’affirmer qu’elle aurait un quelconque effet discernable sur le climat de la Terre.

S’il y a un effet de serre il est là depuis longtemps. D’autres gaz comme le méthane, les oxydes d’azote et les CFCs sont beaucoup plus nocifs pour le climat, mais on s’est focalisé sur le CO2 pour diaboliser les voitures à combustion interne". 

Et toujours  selon le professeur Wellnitz, l’Allemagne sacrifie son haut niveau de compétence en conception de moteurs pour un avenir électrique, alors que celui-ci ne fonctionnera jamais aussi bien qu'un moteur thermique en termes de capacités de déplacement. Il n'y a pas dans le domaine des batteries une « loi de Moore » permettant de rêver à un accroissement des performances aussi rapide que celui des microprocesseurs par simple évolution de la technologie.  Il n'y a pas de miracle. D'autre part, hormis le niveau du prix prohibitif du véhicule électrique deux autres problèmes se font jour : la disponibilité en lithium et la provenance de l’énergie électrique. Il n’existe pas encore de technologie industriellement applicable du recyclage des batteries Li-ion dans le but de récupérer tout ou partie du lithium comme cela est appliqué pour le recyclage des batteries conventionnelles au plomb. 100 % du plomb des batteries est recyclé alors qu’est recyclé moins de 5 % du lithium des batteries provenant de véhicules automobiles, des téléphones mobiles ou d’autres appareils électroniques. Les promoteurs de la voiture électrique prônent également la sortie du nucléaire, la seule source d’énergie électrique n’émettant pas de gaz à effet de serre. Aux Etats-Unis, les Laboratoires Argonne ont estimé qu’à terme le développement des véhicules électriques absorberait 40 % de toute l’électricité produite.  

Quelle conclusion ? Seule solution, renoncer massivement à notre cher confort.

nous nous devons de ne pas faire empirer les choses

pour les autres espèces de la planète

Le déclin de la biodiversité se poursuit, « réduisant considérablement la capacité de la nature à contribuer au bien-être des populations ». Ne pas agir pour stopper et inverser ce processus, c’est mettre en péril « non seulement l’avenir que nous voulons, mais aussi les vies que nous menons actuellement ». Tel est le message d’alerte délivré par la Plate-Forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)

"Je pense que notre responsabilité sociale c’est de vivre ici, maintenant et de contribuer à la joie des vies de ceux qui nous entourent. Comme dans une situation d’hospice.

Je crois que nous devrions être les témoins de notre propre sort, ainsi que ceux des nombreuses espèces que nous faisons disparaître.

De plus, je pense que nous nous devons de ne pas faire empirer les choses pour les autres espèces de la planète. Il semblerait que nous ayons plongé dans l’abîme, mais nous n’avons pas à emporter toutes les autres espèces de la planète dans notre chute.

C’est pour cela que j’apprécie beaucoup ce qu’il se passe ici, à la conférence « Terre en Danger » (« Earth at Risk »), parce qu’on reste concentré sur les espèces au-delà de la nôtre propre et sur les sociétés et cultures au-delà des nôtres, nous avons tendance à penser que tout tourne autour de « nous », peu importe ce que ce « nous » signifie et d’un point de vue cosmologique notre espèce est très récemment apparue et pourtant nous nous pensons le centre de tout".

Donc, peut-être que nous pourrions, pour changer, penser aux autres, pour commencer.

Guy McPherson professeur émérite en ressources naturelles, en écologie et en biologie de l’évolution, de l’université d’Arizona.

Le climatologue Jean Jouzel tire la sonnette d'alarme

" la planète subira des conséquences dramatiques si les émissions de gaz ne sont pas stabilisées d'ici à 2020. Pas besoin de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique. Face au réchauffement climatique, il y aura  des étés de plus en plus chauds, jusqu'à 6 à 8°C de plus dans les années à venir. On n'est plus dans le futur : ce sont les enfants d'aujourd'hui, ceux des cours d'école, qui pourraient subir ces étés à 50°C. Pour vous donner une idée, en juin, juillet et août 2003, les températures étaient supérieures de 3 °C par rapport à un été de référence du XXe siècle. Si rien n'était fait pour lutter contre le réchauffement, cela pourrait devenir banal au-delà de 2050 ".

Certaines régions en France connaîtraient des journées à plus de 50 °C, selon une récente étude. Si on n'agit pas, la planète se réchauffera en moyenne de 4 à 5 °C d'ici à la fin du siècle par rapport à l'ère pré­industrielle. La limite à ne pas ­dépasser, c'est + 2 °C. Si on respecte les accords de Paris, on sera entre les deux, entre + 3 et + 3,5 °C. Or il est difficile de faire comprendre qu'un degré de plus nous fera basculer dans un autre climat. L'été est plus chaud et plus précoce. Au 15 juin, on a désormais un climat de début juillet 1960. Ce contexte fait craindre que les sécheresses en 2017, 2018 du ­Bassin méditerranéen (40 °C et plus de 60 morts dans un incendie au Portugal, pénurie d'eau en Italie, le sud de la France en proie aux flammes) soient de plus en plus fréquentes et aiguës. Les incendies augmentent partout et les ingrédients sont connus : la température, la sécheresse, le vent, mais aussi l'urbanisation et la négligence humaine.

Année 2006, Nicolas Stern économiste réputé, affirme dans son rapport que l'inaction face aux bouleversements climatiques coûtera bien plus chère que la mise en œuvre d'un plan mondial, soit 20% du PIB mondial contre 1% par année pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Année 2013, la Banque mondiale calcule qu'au cours des trente dernières années le coût des dommages liés aux bouleversements climatiques passent de 50 milliards à 200 milliards.

Année 2014, le GIEC évalue à plus de 1000 milliards d'euros le montant de ces dommages climatiques.

L'OMS estime que le réchauffement climatique aura des répercutions sur la vie de plus d'un milliards de travailleurs tant du point de vue de la santé que de la productivité.

Les dernières études préconisent certes le développement des énergies renouvelables mais également une mise en œuvre d'urgence de protection des forêts, de reboisement, de l'efficacité énergétique, une révision de l'agriculture durable.

Les leviers proposés, la taxe carbone, des crédits d'impôts en fonction des efforts réalisés. L'inaction est à ce jour la plus grande menace pour l'humanité. G.O

La planète se réchauffe

1824 : un physicien français découvre l’existence de l’effet de serre.

1906 : un chimiste suédois montre la relation qui existe entre la hausse de la concentration de CO2 dans l’air et la hausse des températures moyennes de l’atmosphère.

1965 : aux Etats-unis soixante chercheurs avertissent le Président Johnson que l’utilisation des combustibles fossiles est responsable de l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère.

1979 : première conférence mondiale sur le climat à Genève.

1987 : deux climatologues C.LORIUS et J.JOUZEL étudient l’évolution de la température de la Terre à partir des traces de Deutérium dans des carottes glaciaires. Ils établissent un relevé sur cent cinquante mille années.

1988 : naissance du GIEC

1990 : le GIEC publie un rapport développant quatre évolutions possibles de l’ évolution du climat.

1992 : les premières promesses de 153 pays au sommet de la Terre à Rio.

1995 : première COP sur le climat à Berlin. Greenpeace annonce que le monde entre dans un très long processus de négociation.

1997 : COP3, le protocole de Kyoto est signé par 38 pays, sauf par la Chine et les Etats-Unis. Une promesse de baisse des émissions de CO2 pour 2012, 5.2% par rapport à l’année 1990. Oui, année 2012 elles ont effectivement baissé de… 24% pour ces 38 pays mais au niveau mondial elles auront augmenté de… 54%.

2002 : le président Chirac alerte « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».

2005 : première loi climatique Française.

2005 : le système européen de quotas de CO2 est mis en place et ne commence à fonctionner que…en 2017.

2006 : la Chine entre dans la danse, premier émetteur mondial de CO2, elle décide d’adopter un plan climat.

2007 : le grenelle de l’Environnement.

2008 : l’Europe s’engage sur de nouvelles promesses.  20% de baisse des GES et 20% de baisse de consommation d’énergie pour 2020.

2009 : la COP de Copenhague échoue à instaurer un accord juridique confirmant le protocole de Kyoto.

2014 : la Chine et les Etats-Unis promettent de baisser leurs émissions polluantes.

2014 : comme les cinq années précédentes, les émissions mondiales ne cessent d’augmenter.

2015 : COP21 à Paris, ça sent le roussi dans tous les coins de la planète. Tous les pays du monde s’engagent à ce que l’augmentation de la température ne dépasse pas 1.5 degré, bien, mais les émissions mondiales de GES ne baissent toujours pas.

2016 : même constat,  les émissions mondiales de GES ne baissent pas.

2017 : les émissions mondiales de GES ne baissent pas, elles remontent.

2018 : en aout  Nicolas HULOT abandonne la partie.

2018 : en décembre Greta THUNBERG entre en scène. Des manifestations se déroulent partout dans le monde.

2018 : les émissions mondiales de GES continuent d’augmenter.

2019 : même constat que en 2018.

2020 : en juin la convention citoyenne pour le climat rend son rapport. L’essentiel était de rendre un rapport.

2020 : les émissions mondiales baissent…Pourquoi ? A cause du confinement.

2021 : l’activité humaine repart à la hausse, les émissions mondiales de GES aussi.

20XX : bonne chance pour la suite.

generation ondes

Une interminable farce

Peut-on, sans sombrer dans le ridicule, prétendre que le monde court à sa perte tout en œuvrant comme si l’on disposait de cinq siècles pour régler les problèmes entre gens de bonne compagnie ? La disparition quasi complète de la pensée critique va de pair avec une tendance lourde de la société. Désormais, il faut être écolo, ma non troppo. L’heure est au développement durable, forcément durable. Ce qui implique de bien fermer les robinets, de bien éteindre la lumière derrière soi et de trier ses ordures. Pendant ce temps, la destruction du monde continue…/… L’image qui s'impose à moi est celle d’une famille de chez nous, grignotant un joyeux pique-nique sur la plage, le dos au tsunami qui approche. On se dispute. L’un reproche à l’autre d’avoir oublié le sel et les deux finissent par mettre une torgnole au gosse qui vient de laisser tomber le jambon dans le sable. Tandis qu’ils déplient leur nappe, pendant qu’ils se pourlèchent les babines une dernière fois, la vague s’apprête à déferler. Mon sentiment le plus sincère est que nous allons droit à la dislocation des sociétés humaines, que nous pensions pourtant immortelles

La société française de l’automne 2007 est atone, abonnée aux services d’Internet, de Facebook et de Twitter réunis. Les tenants du Grenelle entendent la « mettre en mouvement » gentiment, autour de « nouvelles priorités » et en s’appuyant comme de juste sur les « nouvelles technologies ». Les « écocitoyens » sont appelés à devenir des « cyberacteurs », de manière que le verre soit enfin trié et que l’entreprise Éco-Emballages gagne sa vie dignement

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J’ai eu la patience de parcourir longuement les publications de la bande des quatre si souvent citée dans ce livre : WWF, Greenpeace, Fondation Hulot, FNE. À croire que tout ce que je viens d’évoquer leur est inconnu. La disparition de l’Ifen ? Pas un mot. La réforme du ministère et la création des Dreal ? Pas un mot. Le rôle des grands corps d’ingénieurs d’État dans la conduite des affaires publiques et écologiques ? Pas un mot…/… L’idéologie du développement, dirait sans doute Rist, est avant tout un avatar de la religion. Cette croyance se moque en effet des notions de vrai et de faux, de faits et de raison, car elle n’est de toute façon pas réfutable.

Chacun peut voir à quel point le « développement » a échoué. Rist rappelle, après tant d’autres, que l’écart entre régions pauvres et riches était de 1 à 2 en 1700, de 1 à 5 vers 1900, de 1 à 15 en 1960, de 1 à 45 en 1980. Le Pnud, déjà évoqué ci-dessus, notait dans un rapport de 1999 sur le « développement humain » que l’écart entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches était de 1 à 30 en 1960 et de 1 à 74 en 1997. Tribune de Flemming Larsen, responsable du Fonds monétaire international, parue dans Le Figaro du 1er janvier 2001 : « L’écart de revenus entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand. Il est impératif d’inverser cette tendance. » Quelle jolie farce ! Qui ne voit la bidonvilisation du monde? Le milliard d’affamés chroniques? La destruction d’écosystèmes évidemment vitaux pour la suite ? Mais nul n’arrêtera en si bon chemin les croyants, servants et profiteurs du «développement», ce mot nouveau utilisé avec autant d’insouciance par le président Truman le 20 janvier 1949. Il résiste à la réalité parce qu’il est une chimère, un totem, une idole.

La prétendue menace d’une écologie autoritaire

est une rengaine qui a le cuir dur.

La publication par le site Novethic.fr de ce qu’impliquerait pour un pays comme la France, l’exigence du GIEC de réduction de nos émissions de CO2 de 63 % entre 2017 et 2030 – plus d’achat de voiture individuelle, ne plus prendre l’avion ou presque, revêtir un pullover en hiver chez soi, etc. –, a alimenté la chronique des accusations d’ « écofascisme ».

Des réactions épidermiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec les choix en termes de libertés – au pluriel – qu’exigerait une amorce de sortie de l’ornière dans laquelle nous nous enfonçons. Et pour couper court à ces élucubrations accusatoires, il suffit de remarquer que le profil psychologique requis pour devenir dictateur ne laisse guère augurer un comportement soucieux du bien public, au point de prendre des risques d’impopularité accrue au présent, pour épargner au genre humain des maux censés advenir dans au moins deux décennies. Les raisons pour lesquelles les démocraties peinent à répondre aux défis écologiques – assumer des privations au présent pour un bénéfice futur –, rendent l’émergence d’une dictature écologique anticipatrice, conçue pour épargner à l’humanité des maux futurs, encore moins probable. Une telle dictature existe, objectera-t-on, elle s’incarne dans la planification écologique à la chinoise et dans sa réussite en matière photovoltaïque notamment. À cette différence près qu’il s’agit au premier chef d’une réussite industrielle et commerciale, aux retombées pécuniaires immédiates et non d’une conversion de la Chine à un modèle écologique de consommation.

En réalité un tout autre danger que l’écofascisme nous menace.

La vague populiste qui s’impose depuis quelques années dans nombre d’élections démocratiques constitue en effet une menace directe contre les libertés démocratiques.

Et tout ce qui caractérise la plupart de ces mouvements est une indifférence profonde à tout ce qui touche l’écologie. Nous sommes aux antipodes d’un prétendu écofascisme. Cette vague populiste ne menace pas seulement nos libertés au sens classique, mais le fondement et la condition de l’exercice de quelque liberté que ce soit, la possibilité de pouvoir continuer à vivre sur la planète Terre. L’urgence de la situation et notamment en termes d’effondrement du vivant et de climat, nous impose en effet d’agir dans un temps court.

La vague populiste et ses effets sur les sociétés en général pourraient en effet barrer la route à toutes formes d’actions écologiques collectives et nous exposer à la dynamique d’effondrements qui s’annonce.

Si tel devait être le cas, ce sont alors les criminels et autres fauteurs de trouble qui pourraient ensuite empocher la mise. Des populations désorientées soumises à des difficultés écologiques croissantes, à des pénuries diverses, qu’elles comprendraient d’autant moins qu’elles auraient été entretenues durant des années dans une ignorance écologique, seraient probablement susceptibles de succomber à un désir autoritaire.

Le thème des limites planétaires n’étant pas encore familier je reprends dans les lignes qui suivent des éléments de notre appel à contribution signé alors par Alexander Federau et moi-même pour introduire à nouveau le lecteur à ce référentiel.

    Le premier modèle à quantifier les limites de la planète quant aux impacts de la croissance économique a été le rapport Meadows de 1972.

Il a été suivi d’indicateurs plus inspirés de la biologie ou des sciences du climat :

la capacité de charge (Daily et Ehrlich, 1992), la formule IPAT (Ehrlich et Holdren, 1971), ou encore l’approche par fenêtres de tolérances (Petschel-Held et al., 1999).

Au début des années 1990 est apparue l’idée d’empreinte écologique (Rees, 1992  ? Wackernagel, 1994). Cette méthodologie comptabilise les facettes de l’impact humain en autant d’hectares globaux, dont la somme est ensuite comparée à la capacité de charge annuelle de la Terre.

Le « jour du dépassement » en est devenu une métaphore forte. Il marque le moment de l’année où la capacité terrestre est dépassée. Cette approche fait encore l’objet de débat au sein de la communauté scientifique (Fiala, 2008).

Ces différents indicateurs pointent des dégradations cumulées et progressives.

Certains scientifiques y voient une faiblesse. Ils affirment qu’il est possible que le franchissement de seuils critiques puisse mener à des changements abrupts et majeurs dans le fonctionnement du système Terre (Barnosky et al., 2012  ? Ceballos, Ehrlich et Dirzo, 2017).

De nouveaux indicateurs sont nécessaires :

le cadre des limites planétaires (planetary boundaries, limites planétaires) a été proposé par Rockström et al. en 2009 (Rockström et al., 2009  ? Steffen et al., 2015) pour se prémunir contre ces risques nouveaux. Il identifie une série de limites physiques dans le fonctionnement global du système Terre, à ne pas franchir si l’humanité entend conserver les conditions d’habitabilité qui ont prévalu durant les 12 000 dernières années et qui ont été hautement favorables à l’épanouissement de l’humanité.

En vue de garantir un « espace sûr pour l’humanité », les limites planétaires définissent et quantifient neuf processus du système Terre :

  • le changement climatique ;

  • l’acidification des océans ;

  • déplétion de la couche d’ozone ;

  • les aérosols atmosphériques ;

  • l’usage de l’eau douce ;

  • l’usage des sols ;

  • les pertes de biodiversité ;

  • les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore ;

  • la pollution chimique.

Pour la plupart des domaines, une limite à ne pas franchir est définie, pour se prémunir des risques de basculement, aux conséquences catastrophiques.

Les limites planétaires sont en elles-mêmes indépendantes et indifférentes aux décisions et moyens politiques utilisés pour rester en deçà des seuils à ne pas dépasser. Elles nous amènent à penser le futur de l’humanité dans une planète en plein basculement. Le changement climatique, la réduction de la biodiversité et la perturbation du cycle de l’azote nous poussent à envisager les impacts que les tendances socio-économiques actuelles ont et auront sur le fonctionnement du système Terre dans le long terme (Federau, 2017).

Le système Terre subit des dégradations tellement profondes depuis plusieurs décennies que ces perturbations dureront des siècles et même des millénaires. Par exemple, une partie significative des émissions fossiles sera encore présente dans l’atmosphère pendant des dizaines de milliers d’années, contribuant ainsi au réchauffement global et à ses impacts sur des millénaires (Zeebe et Zachos, 2013  ? Archer, 2005).

Cette modification durable des systèmes géologiques de la Terre engage le devenir des générations présentes et futures et soulève des questions de responsabilités sans précédent.

Ces débats remontent aux années 1970 avec le rapport Meadows et le livre majeur de Hans Jonas (1979).

L’intérêt de ce référentiel des limites planétaires est, à l’instar de la durabilité, de constituer un concept apte à inclure l’évolution ultérieure de nos connaissances  ?

d’oû l’intérêt à l’intégrer dans les différentes constitutions nationales,

à la place de l’« environnement sain et équilibré ».

Ces limites sont inséparables de l’idée d’Anthropocène, elles en constituent même l’indicateur par excellence. Elles offrent encore l’insigne avantage de remiser au magasin des oubliettes l’ancien référentiel du développement durable.

La démarche de développement durable était pour l’essentiel une démarche d’anticipation des difficultés, visant à les empêcher. Or, les trente dernières années, celles qui nous séparent de l’affirmation initiale de cette notion, correspondent au plus haut de toutes les courbes reflétant tout autant nos activités économiques que les dégradations qui en découlent. En d’autres termes, trente ans de développement durable nous ont conduits et ce de façon irréversible, à entrer dans l’Anthropocène, caractérisé par la dégradation en cours des conditions d’habitabilité de la Terre. Volens nolens, nous allons devoir nous adapter à des conditions d’existence plus difficiles tout en nous efforçant de réduire les flux dont la croissance continue finira par rendre la planète quasi inhospitalière.

Tel est le message des limites planétaires, lequel peine encore, tragiquement, à être entendu.

Dominique BOURG, philosophe, professeur honoraire à la Faculté des Géosciences et de l'Environnement (Institut de Géographie et Durabilité) de l’Université de Lausanne.

Le Shift Project pense que le nucléaire est un moindre mal.

Il vaut mieux un danger potentiel à long terme, comprendre les déchets, qu’un danger certain à court terme, comprendre les émissions de CO2.

Et bien sincèrement ce n’est pas idiot. C’est une analyse dont la logique est assez implacable et défendable, même si il y a quelques soucis comme la collusion entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire.

Mais mon avis personnel est un peu différent. Moi le nucléaire, je m’en fiche.

Quelque soit l’origine de l’énergie, tant qu’elle est utilisée, pour dévaster les fonds marins, pour exterminer les forêts, pour déployer les réseaux routiers, pour permettre un accès touristique aux rares espaces non artificialisés, pour instrumentaliser les cours d’eau avec les barrages, qui exterminent 90% des poissons, finalement l’origine de l’énergie c’est une question secondaire. J’ai été invité dans la montagne, pour discuter avec des paysans et ce qui apparaissait est que la véritable catastrophe, ce n’est pas tant la disparition de la neige que le fait que les villages aient été transformés en stations. La montagne a été sacrifiée sur l’autel du dieu de la glisse.

On a construit des cités fantômes avec 150 habitants et 35.000 lits au cœur de ce qui aurait du demeurer un peu inaccessible oubliant que c’était cela la véritable richesse du lieu avec ou sans émission de CO2. Il n’est plus question maintenant que de consommer de la montagne, dans un monde qui est transformé en parc d’attractions.

Alors la nature de l’énergie utilisée pour multiplier ad nauseam les remontées mécaniques je pense que ce n’est pas notre premier problème.

J’ai lu que le Shift Project, travaille avec des entreprises pour se libérer de la contrainte carbone. Si cela réussissait, ce serait une mauvaise nouvelle. Au délire économique actuel, même sans réchauffement climatique, cela ne ferait que précipiter la chute.

Si on ne change pas l’objectif, le moyen par lequel on parvient, de toutes façons, à un monde stérile n’est plus la question essentielle.

Imaginez un instant que la fusion nucléaire fonctionne, on dispose alors de sources d’énergie propres et essentiellement infinies, là je crois que ce serait vraiment la fin.

Sans une révolution axiologique, nous utiliserions cette énergie comme on le fait en ce moment pour des routes, des télésièges, des avions, des fusées, des tanks, des parcs d’attractions en réalité virtuelle ou pas, des navires de croisières. Nous aurions juste décuplé notre pouvoir de destruction. Je sais bien que toute l’énergie n’est pas utilisée pour cela, mais là on parle de ce qui pose problème. A.BARRAU

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